Conseils pour Ecrire votre Premier Roman
CRÉATION LITTÉRAIRE: Introduction à l’Ecriture d’un Roman
INTRODUCTION.
Peut-on apprendre à écrire un livre ou un roman?
Réponse: Oui.
On ne naît pas écrivain. On peut le devenir par apprentissage. Avec de la pratique, de la discipline et de la patience.
Comment s’y prendre?
La première chose, c’est d’avoir une histoire à raconter, une intrigue.
Quelle doit être votre attitude générale?
Si vous souhaitez devenir un écrivain,
1- Décidez-le fermement;
2- Ecrivez votre décision sur des feuilles et collez-les à des endroits de votre maison où vous pouvez les voir chaque jour: sur le frigo, à côté de l’écran de télé, sur la porte de la douche, les faces intérieures et extérieures de la porte de votre chambre. En un mot, collez-les à des endroits où vous ne pouvez pas manquer de les voir chaque jour.
3- Choisissez des écrivains que vous aimez comme modèles. Lisez leurs ouvrages et cherchez à savoir comment ils s’y prennent pour écrire les histoires qui vous captivent tant. (Les indications que nous vous donnons dans ce cours vous aideront dans votre recherche et dans votre analyse.). Appliquez les conseils que vous trouvez à travers ces lignes ou dans d’autres livres. Arrêtez-vous par moments et écrivez quelques lignes pour appliquer ces conseils. Répétez ces gestes, corrigez-vous constamment. De cette façon vous sentirez inévitablement que vous comprenez de mieux en mieux les techniques d’écriture.
4- Soyez détendu. Si vous sentez trop de pression, arrêtez et faites quelque chose qui vous détende. Allez-vous promener si cela peut vous permettre de relaxer. Vous reviendrez à votre table de travail lorsque vous vous sentirez reposé et que vous aurez envie d’écrire à nouveau.
5- Ecrivez toutes les idées qui vous passent par la tête en rapport avec le sujet de votre histoire. Ne vous arrêtez-pas pour vous corriger. Le moment viendra de le faire. Pour l’instant, contentez-vous d’écrire. Vous êtes dans la phase d’écriture. Ne prenez pas le risque de perdre le fil de votre pensée en cherchant à corriger votre texte.
6- Imposez-vous un minimum de lignes à écrire chaque jour. Et écrivez quelque chose chaque jour. Si malgré votre bonne volonté, vous n’arrivez pas à écrire autant que vous le voulez certains jours, ne vous inquiétez pas. Essayez à nouveau les jours suivants. Petit à petit, votre cerveau va s’adapter et vous deviendrez plus productif.
7- Quoiqu’il vous arrive, persistez. N’abandonnez jamais.
COMPOSITION D’UNE HISTOIRE
A- L’INTRIGUE ( ou la structure de l’histoire)
Avant d’entreprendre un voyage, il faut élaborer un plan. C’est-à-dire ce qu’on prévoit faire à chaque étape. Quand on a un projet, il faut organiser les différentes étapes de la vie du projet. De la même façon, pour construire une histoire, il faut définir et organiser la façon dont elle va se dérouler : de quoi parle-t-on dans l’histoire ? Que va-t-il se passer ? Quels doivent être les personnages ? Comment l’histoire devrait-elle se terminer ?
La réponse à ces questions indiquera la structure de l’histoire. C’est ce qu’on appelle l’intrigue. Elle est comme un chemin qui vous guide jusqu’à la fin de votre histoire. Il faut d’abord la définire avant de commencer à écrire. Sinon, comment saurez-vous où vous allez ?
De quoi sera faite cette histoire ?
Elle doit faire passer votre lecteur d’une situation initiale A à une situation finale B. Entre les deux états, le lecteur effectue une sorte de voyage au cours duquel il vit des expériences. Il vit ces expériences à travers les personnages de votre histoire. Quand le lecteur arrive à la fin de ce voyage, il ne doit plus être la même personne qu’il était au départ. Il doit être transformé, riche d’une nouvelle expérience. Et peut-être riche de nouvelles valeurs.
LES ELEMENTS DE L’INTRIGUE
Le Héros.
A travers l’histoire que vous construisez, le lecteur vit une expérience unique. Cette expérience, il la vit à travers un personnage. Sans le savoir peut-être, il s’identifie à ce personnage. Il vit ses émotions, ses épreuves, ses victoires, mais aussi ses défaites. Ce personnage est le héros de votre livre.
Pour accrocher le lecteur, il faut non seulement que le héros soit intéressant, mais il faut surtout que vous le lui présentiez très rapidement au début de l’aventure. Inconsciemment, il s’attend à lui. Il a besoin de ce héros auquel il doit s’identifier tout au long de l’histoire. Je le répète, ce héros et son histoire doivent captiver le lecteur. Sinon, il posera le livre et ne l’ouvrira peut-être plus jamais.
L’objectif du héros.
Ceci est la raison de l’existence du livre que vous écrivez. C’est cet objectif qui doit mettre en mouvement le héros. C’est aussi ce qui entraîne le lecteur. Que recherche le héros ? Que désire-t-il obtenir ? Que veut-il faire ? Lorsque l’objectif est trouvé, il en découle nécessairement une question importante . Le héros va-t-il s’en sortir ? A moins que ce ne soit une histoire vécue, on s’attend à ce que le héros réussisse à atteindre ses objectifs. Qui veut d’un héros perdant, faible ? Et donc, la question la plus importante est ‘’comment va-t-il s’en sortir ? Comment va-t-il obtenir ce qu’il recherche ?’’
Les épreuves
On ne peut pas envisager un héros sans épreuve. Le mot héros même renvoie à l’idée d’une personne qui vient à bout de certaines obstacles. Ces épreuves peuvent être d’ordre physique, psychologique ou moral. Tout être qui vit est confronté un jour ou l’autre à une épreuve. Ce ne serait donc pas réaliste de créer un héros qui ne subit aucune épreuve au cours de sa vie. Plus les épreuves semblent insurmontables au lecteur, plus l’histoire est captivante. C’est pourquoi, la partie de votre histoire qui traite des épreuves et de la lutte du héros est des plus intéressantes. Voir le héros rencontrer un obstacle, avoir peur parfois mais sans renoncer, se débattre pour vaincre l’obstacle, avancer et rencontrer un autre plus redoutable mais qui est vaincu à la fin apportent de l’action et de l’émotion à votre histoire.
La victoire
L’histoire doit avoir une fin. Et cette fin doit être une réussite, la victoire du héros. A moins que ce ne soit une histoire vraie, votre héros doit toujours sortir vainqueur de l’épreuve. Pourquoi cela? Tout simplement parce que personne n’aime être perdante. Vos lecteurs n’aiment pas être des perdants. Tout au long de l’histoire, si vous avez bien fait votre travail, le lecteur se sera mis dans la peau du héros. Il aura vécu ses émotions et ses épreuves avec le désir de vaincre son adversaire. Si le héros est vaincu, le lecteur se sentira vaincu. Et ce sera une grande déception pour lui. Ce n’est certainement pas ce que vous lui souhaitez. Alors faites en sorte que le héros sorte toujours vainqueur de l’épreuve, quelle que soit la rudesse du combat.
B- LA STRUCTURE
La structure de votre histoire est la façon d’organiser les éléments de votre histoire afin qu’elle soit fluide et agréable à lire. L’intrigue concerne les différents éléments qui doivent être présents dans votre construction pour qu’elle accroche le lecteur. La structure, quant à elle, organise les éléments de l’intrigue d’une façon logique, fluide et agréable à lire. De cette façon elle rendra l’histoire facile à comprendre.
Habituellement une histoire est divisée en 3 parties qu’on appelle des ”actes”. Votre histoire doit elle aussi être organisée autour de 3 actes, 3 étapes: le début, le milieu et la fin. C’est comme le déroulement d’une vie. On naît, on vit et on meurt. Par exemple:
En amour:
On courtise l’être aimé (Acte 1), on vit avec l’être aimé (Acte 2), hélas l’amour cesse (Acte 3) si on ne l’entretient pas.
Dans les affaires:
Une entreprise est créée (Acte 1), on l’exploite pendant une certain temps (Acte 2), elle décline pour certaines raisons (Acte 3).
Une journée:
Le réveil (Acte 1), on fait plusieurs activités dans la journée (Acte 2), on se repose le soir (Acte 3).
Comme tout ce qui se passe dans la vie, votre histoire obéit à cette règle. Elle a un début (Acte1), un déroulement (Acte 2) et une conclusion ( Acte 3).
Qu’est-ce qu’on traite dans ces 3 actes?
Acte 1 (le début):
C’est ici qu’il faut introduire le héros dans son milieu de vie au moment où commence l’histoire, ou son état d’esprit initial. Ici on donne le lieu, le temps et le ton de ce qui va se passer. Il faudra intéresser le lecteur à poursuivre la lecture de l’ouvrage et présenter les problèmes auxquels le héros sera confronté.
Acte 2 ( le milieu):
C’est la partie où tout se passe. C’est aussi la plus longue. Les épreuves du héros se déroulent ici. Les émotions du lecteur se manifestent ici.
Acte 3 ( la fin):
C’est ici qu’apparaît le dénouement de l’histoire. Le problème rencontré par le héros se résout ici. Le ”ouf” de soulagement se poussera ici.
Bien entendu, c’est un schéma que je viens de donner. Vous devez y mettre tous les artifices pour rendre l’aventure, l’ouvrage intéressant. Dans la suite de ce cours, nous allons étudier comment alimenter ces trois actes : comment décrire le milieu de vie du héros, comment introduire le personnage, comment créer l’émotion, comment créer et entretenir le suspense, comment décrire la lutte entre le héros et son adversaire, comment passer d’un acte à l’autre, comment terminer l’histoire. En un mot, nous allons étudier en détail les différents mouvements d’une histoire pour la rendre passionnante et vendable.
LES TECHNIQUES
LE DEBUT
Toutes les histoires tournent autour de la même dynamique : un désir auquel s’oppose une ou des épreuves. Votre histoire n’échappera pas à la règle.
Pour qu’une telle histoire ait de l’intérêt, il faut qu’elle renferme les 5 éléments suivants :
Un personnage principal ( votre héros)
L’environnement ou l’état dans lequel ce personnage se trouve au début de l’histoire
Un objectif principal : le héros doit avoir un objectif clair à atteindre
L’opposition : il faut que quelque chose ou quelqu’un tente d’empêcher la réalisation de cet objectif.
Le chaos ( le désastre). Dans le cours de l’histoire, il faut qu’à un moment donné, il semble que le héros ait perdu le combat, juste avant de reprendre des forces et réussir enfin.
Votre lecteur doit se demander si le héros va vaincre les obstacles et atteindre ses objectifs.
Ces 5 points doivent être formulés clairement mais de façon adroite au début de l’histoire. Vous devez les avoir dans vos notes. C’est le fil de vos pensées.
Quelle est la fonction du début de l’histoire ?
Montrer au lecteur qu’il y aura une lutte, ce genre de lutte qu’il aime. On écrit pour le lecteur. Donc, il faut l’intéresser dès le début. Il doit savoir dès le départ que le héros a un projet, qu’il va falloir qu’il se batte pour le réaliser et que dans le processus, il aura des obstacles et des décisions difficiles à prendre.
A quel stade de l’histoire commencer le texte?
Il est généralement admis de commencer en montrant le héros dans son environnement ou son état d’esprit habituel. Dans cet environnement, commencer sur un événement qui bouleverse la tranquillité habituelle : une bataille, une arrivée, quelque chose d’inhabituel qui dérange. tout est normal – ensuite un événement inhabituel se produit – le personnage principal est affecté – il doit prendre une décision pour retrouver sa quiétude initiale.
Faut-t-il ouvrir directement sur l’apparition de l’événement troublant?
Pas nécessairement. Cependant pas très loin de ce moment : quelques instants après ou avant.
Concrètement :
Ecrivez un paragraphe qui pique la curiosité du lecteur. Il doit se dire que quelque chose va se produire. Ce paragraphe doit le pousser à se poser des questions. Il doit s’imaginer que quelque chose d’inhabituel, quelque chose d’inattendue va se produire.
Exemple : Vous montrez une personne qui rentre chez lui après une journée de travail. … Hugo dépose son sac sur une chaise . La même chaise depuis que sa femme est partie en lui laissant pour seule compagnie son chat. Il rentre dans sa cuisine impeccablement rangée comme il en a l’habitude. Il se dirige vers son frigo. Au moment de l’ouvrir, le mouvement de son bras s’arrête net : il remarque une trace de serpillière fraîche sur le sol. Il se baisse pour regarder de près. Il remarque une tache sur la porte du frigo. En scrutant, il voit une autre tache sur la poignée. Intrigué, il ouvre la porte du frigo. Il reste planté devant le frigo ouvert un moment, la bouche ouverte comme pour s’exclamer mais ne dit aucun mot. Il ne peut pas parler…
Il y a visiblement quelque chose d’inhabituel qui s’est produit ici. Que voit-il dans son frigo ? Qui a laissé les taches et nettoyer les traces ? Quelqu’un est entré dans la maison en son absence. Mais qui était cette personne ? Hugo s’interroge. Le lecteur aussi se pose certainement les mêmes questions.
Votre lecteur commence sa lecture en faisant le vide dans sa tête, attendant que vous la remplissiez d’événements qu’il aime. Alors pas à pas, vous le sortez de son état d’esprit habituel et vous le transportez délicatement dans le monde imaginaire que vous avez créé à son intention. Il se pose des questions : Oui suis-je, que se passe-t-il, quel personnage dois-je suivre? Il désire avoir les réponses à ces questions le plus rapidement possible. Et vous devez les lui fournir au début de l’ouvrage.
Présentez son environnement en insistant sur les détails significatifs. Dans l’exemple précédent, on sait que c’est une personne ordonnée qui vit seule. On n’a cependant pas parlé de ses fauteuils ni de sa bibliothèque. On s’est attardé sur le frigo. Ceci met dans l’esprit qu’il y a quelque chose de spécial sur ce frigo. Ce n’est pas un banal frigo. La suite du texte donnera certainement plus d’information. Mais déjà le lecteur a des éléments d’intérêt : Hugo est dans une maison, après une journée de travail. Au moment où il veut prendre quelque chose dans son frigo, un événement se produit. Que se passe-t-il? Qu’a-t-il vu? Ce a quoi le lecteur s’attendait avant d’ouvrir le livre est peut-être en train de se produire. Cela pique sa curiosité.
Racontez ce qui se passe à mesure que l’événement se déroule. Il peut être nécessaire d’attendre une ou deux pages avant de savoir se qui se passe et de découvrir véritablement le héros et son adversaire. Mais le premier paragraphe a dressé la table pour le lecteur qui désire allez plus loin. Qu’a-t-il vu en ouvrant le frigo. Cela a-t-il un rapport avec ce que le personnage a remarqué au sol? C’est peut-être un produit qui a coulé du frigo. Mais qui a passé la serpillière? Le texte nous révèle que sa femme est partie et qu’il vit seul dans la maison avec son chat. Alors qui est qui est entré chez lui ? Et Hugo, qui est-il? Quel genre de personne c’est ? Quel est son caractère ? On le saura bientôt. Visiblement cet événement appel plusieurs questions auxquelles vous devez fournir des réponses rapidement. Il permettra entre autres de découvrir les personnages de votre histoire .
Pendant que vous présentez les personnages, mettez chacun d’eux dans une situation qui révèle son caractère, le genre de personne qu’il est en fonction du rôle qu’il va jouer dans le déroulement de l’histoire. Chaque détail que vous donnez sur un personnage doit servir au déroulement de l’histoire. Tout ce qui ne sera pas nécessaire à l’évolution de l’histoire doit être rejeté. Si c’était nécessaire qu’un détail soit présent juste pour rendre l’histoire crédible ( ‘’vraie’’), énoncez-le sans y insister.
N’introduisez pas tous les personnages en même temps dans un paragraphe. Laissez-les apparaître pendant que l’histoire se déroule. Vous les décrirez à ce moment-là.
Mais puisque l’histoire débute tout près de l’introduction de l’incident, quand faut-il parler de ce qui s’est passé avant cet instant-là? Comment le présenter?
Cela se fera en faisant un résumé du passé, ou en faisant quelqu’un rappeler le passé.
Quand finit le début de l’histoire?
Dès que le personnage principal décide d’affronter son adversaire et de régler le problème, le début est terminé. Vous êtes dans l’histoire.
Le Milieu de L’histoire
C’est ici que le principal de l’histoire se déroule. Votre héros est en train d’évoluer vers la réalisation de l’objectif qu’il s’est assigné au début de l’ouvrage. Il était tranquillement dans son environnement ordinaire quand un événement est survenu. Après des hésitations et mure réflexion, il a décidé de se jeter dans l’aventure . Il a décidé d’affronter l’épreuve afin de retrouver la quiétude de départ. Au cours de son évolution, il apparaîtra que le premier obstacle qui s’est dressé sur son chemin n’est pas le seul qu’il devra affronter. Il en rencontrera beaucoup d’autres. Chaque obstacle qui se présentera l’éprouvera sérieusement. Il devra hésiter peut-être, prendre des décisions, définir des objectifs intermédiaires, affronter le danger et le vaincre pour avancer. Chaque obstacle vaincu fera place à un autre plus redoutable que le précédent. Ce sera toujours ainsi jusqu’à la fin. Mais chaque victoire le mène vers son but ultime. Et le dernier obstacle sera plus redoutable, plus périlleux que tous les autres. Voici le mouvement général de la partie milieu de votre histoire.
Sur son parcours, il ne rencontrera pas que des adversaires. Il rencontrera également des alliers. Votre héros n’est pas une super-personne. Il connaîtra des moments de doute. Certaines personnes seront ses mentors qui lui redonneront le courage d’avancer. Certaines trahiront sa confiance. Dans les moments de faiblesse, certaines personnes ou événements inattendus l’aideront à se tirer d’affaire. Pour que votre histoire ne ressemble pas à un conte de fée, il doit se coller davantage à la vie ordinaire.
Dans cette évolution, rien ni personne ne reste en l’état. Le héros apprend des épreuves et acquiert de la sagesse, des informations, des connaissances et des forces à mesure qu’il poursuit son but. Tout autour de lui est en constant changement. Ses propres convictions également.
Que faire quand vous manquez d’idée?
Lorsque vous êtes à cours d’idée ou d’inspiration, arrêtez-vous et faites autre chose. La détente peut vous mettre dans de meilleures dispositions pour avancer. Cherchez les réponses aux 3 questions suivantes:
1- Dans quelle direction me conduit la scène que je suis en train d’écrire et où en suis-je dans mon histoire?
2 – Quel élément de changement puis-je introduire pour permettre à l’histoire de poursuivre son cours ?
3- Comment les personnages réagiront-ils à ce nouveau changement?
La réponse à ces questions vous dépannera quand vous vous trouvez dans un moment de blocage. Il faudra veiller que ces éléments nouveaux augmentent la pression sur votre héros. Ce doit caractériser chaque scène. Chaque scène doit être centré sur un élément nouveau qui est en réalité une complication de la situation du héros et qui a pour nature de réduire l’espoir du héros à atteindre son objectif. Ne lui donnez cependant pas l’occasion de fuire et d’abandonner le combat. Offrez-lui une raison de ne pas démissionner. Ce doit être une raison convaincante pour le lecteur qui s’est certainement demandé pourquoi le héros n’abandonne pas le combat.
Schéma de la dynamique de votre histoire.
Cette illustration montre la forme générale de l’histoire que vous racontez. Elle ressemble à une chaîne de montagne. Les crêtes sont des moments de tension intense. Les montées sont les moments où le combat évolue jusqu’à ce qu’il soit suffisamment intense ( à la crête). Après les crêtes il y a des périodes de descente qui correspondent au moment d’évacuation de la pression sur le héros après sa lutte et sa victoire d’étape. L’instant de combat ainsi que celui de repos sont plus ou moins long. C’est à vous de les gérer. Les lignes horizontales sont des instants de repos plus ou moins long eux aussi. C’est le moment que vous accordez à votre héros de reprendre des forces en faisant d’autres activités qui ne génèrent pas de tension. C’est le calme après la tempête, mais également celui avant la prochaine tempête. Ce moment de repos est aussi une période que vous accordez à votre lecteur pour prendre du repos. Ces moments de repos sont extrêmement nécessaires.
Fig. 1- Dynamique du roman
Fig. 2- Dynamique de l’histoire (gros plan)
Fig.3- Dynamique de l’histoire (gros plan)
Comment accroître la tension ?
Dans la mesure du possible regroupez beaucoup d’actions dans une scène ;
Faites en sorte que les personnages soient pressés par le temps ;
Que chaque décision du héros semble plus désastreuse que la précédente ;
Quand la situation est intense, utilisez des phrases courtes ainsi que de courts paragraphes pour la décrire.
Comment faire baisser la tension ?
Faites l’inverse de ce qui précède. A la place de phrases courtes, faites-en de longues. Il en est de même pour les paragraphes. Donnez à votre héros plus de temps de réflexion. Faites que la personne qu’il va voir pour une quelconque raison soit absente pour la journée ou la semaine. Dans l’attente, il sera obligé de faire autre chose qui le relaxe, de même que le lecteur. Faites-lui faire une agréable rencontre qui lui prenne du temps…
Usez de ces techniques dans chaque scène. Mais évitez de répéter les mêmes astuces.
L’ultime combat.
Vous avez fait un effort de construction de plusieurs dizaines de page pour arriver à ce moment précis. Le héros doit livrer son dernier combat avec son principal adversaire, le plus redoutable. Il y risque de tout perdre, même sa vie.
L’inclinaison de la zone de combat ultime est plus abrupte. La durée de ce combat est moins longue que les précédentes mais la bataille est plus féroce. C’est à ce moment-là que vous montrez combien l’adversaire du héros est redoutable. On se demande même si le héros ne va pas succomber. Votre héros subit des coups terribles. Il trébuche et s’écroule. Il tente de se relever mais l’adversaire s’acharne sur lui. Il le prend par le coup et tente de l’étrangler. Le héros se débat moins qu’au début. Respire-t-il encore ? Le découragement gagne le lecteur. L’adversaire jubile. Il s’apprête à donner le coup fatal, quand soudain, un coup de feu retentit. Moment de silence. Et la pique que l’adversaire s’apprêtait à planter en plein cœur du héros change de direction et tombe à quelques centimètres de lui, pendant que du sang coule sur le flanc gauche de l’adversaire. Il s’écroule de tout son poids à côté du héros. Que s’est-il passé ? qui a tiré ? Le héros a réussi à sortir son pistolet extra plat dissimulé dans une poche de son pantalon juste au niveau de son genou. Il est exténué mais il est en vie. Nous étions il y a quelques secondes au point extrême de la montagne.
La pente descend. Le héros s’est relevé et s’en va péniblement. La tension du lecteur commence à baisser. C’est enfin terminé. Tout le monde est content. Soudain, d’un moment brusque, l’adversaire se relève et tente de planter sa pique dans le dos du héros. ( la pente remonte un peu). Une voit retentit : noooon ! Instantanément le héros tire un coup de feu en se retournant. L’adversaire s’écroula dans une marre de sang. Il tente de se relever mais retombe. Puis, plus aucun mouvement. Il est fini. C’est la fin. Et la pente redescend une fois encore. Elle ne remontera plus.
Ceci est une des milles façons de terminer l’histoire. Bien entendu, le combat n’est pas forcément physique. Il peut être psychologique ou moral. Ou une combinaison des trois. Cependant, la dynamique de la montagne demeure.
LA FIN
Le héros retrouve les siens pour fêter sa victoire. Cependant il n’est plus exactement la même personne. L’expérience a raffermi son caractère et l’a enrichi. Il a appris beaucoup de choses qu’il mettra au service de sa famille et de la communauté.
Le lecteur est également enrichi de ce qu’il vient de lire. L’expérience du héros est aussi la sienne. Il en tirera certainement des enseignements pour ses activités de chaque jour. Lui non plus n’est plus la même personne qu’il était au début de l’histoire.
Vous ne vous étendez pas sur cette partie. Tous les acteurs méritent de se reposer. Vous aussi d’ailleurs.
CONSEILS PRATIQUES
Vous êtes invité à présent à vous exercer. Vous ne pouvez pas devenir un écrivain en lisant juste un texte. Vous ne serez écrivain qu’en écrivant. Commencez donc à écrire. Vous vous poserez certainement de nombreuses questions au moment de l’exercice.
Le texte que vous venez de lire est votre guide. Le forum répondra aux questions que vous vous posez pendant l’écriture. Reportez-vous à ce forum de discussion pour avoir les réponses à vos questions ou pour en poser. Votre instructeur est à votre écoute pour vous guider.