La noirceur des étoiles - Prologue
Bonjour tout le monde,
comme promis, voici les premiers mots de ma saga "La noirceur des étoiles", les quatre tomes sont déjà écrits et en préparation à la publication.
En attendant, je vous livre la première scène... Bonne lecture :)
Pour le résumé, c'est par ici : https://steemit.com/fr/@jessicanaide/artwork-le-synopsis-de-mon-roman-sf
Kazuya remonta le petit appareil qu’il tenait dans sa main à hauteur de ses yeux et lut sur l’écran que l’air ambiant était respirable. Il se débarrassa de son casque en poussant un soupir de soulagement, reprit une grande bouffée d’oxygène, mais le regretta aussitôt.
L’air sentait le renfermé si bien qu’une saveur âcre envahit immédiatement sa bouche. Il cligna plusieurs fois des yeux afin de s’habituer à cette nouvelle atmosphère puis se décida à s’engager dans un des couloirs obscurs du vaisseau qui lui paraissait beaucoup trop calme à son goût.
Il l’avait repéré quelques heures plus tôt, envoyé des messages de reconnaissance afin de savoir si ces voyageurs de l’espace n’étaient pas hostiles, ou du moins faisaient semblant de l’être. Mais rien, aucune réponse. Kazuya avait donc pris le risque de l’aborder. Sur ce vaisseau, il craignait bien sûr une embuscade, une maladie rare qui aurait pu décimer l’équipage, des animaux exotiques auxquels il ne pourrait faire face ou bien pire, mais il se refusait d’y penser.
Il n’avait pas pu se permettre de passer à côté de l’occasion de trouver peut-être de quoi nourrir son propre équipage. Les rations diminuaient dangereusement à bord de son vaisseau, le Sekai. Il n’avait pu atterrir sur aucune planète digne de ce nom depuis bientôt deux mois. Les vivres commençaient sérieusement à manquer.
Il vérifia par réflexe la recharge de son revolver et avança prudemment dans ce couloir sombre et froid, juste éclairé de sa lampe et de la sinistre lumière des néons jaunes au plafond qui vrombissaient. Il parcourut plusieurs pièces à la recherche de nourriture ou d’énergie, mais rien ne semblait indiquer une quelconque activité récente. Oui, il n’y avait aucun être vivant sur ce vaisseau. Les radars étaient formels. Mais quelque chose clochait…
Kazuya sourit pour lui-même. Les explorations de vaisseaux abandonnés n’étaient jamais bien rassurantes, mais aujourd’hui, il angoissait comme un gamin. Peut-être devenait-il un peu trop vieux pour ces folies spatiales. Il aurait dû envoyer son pilote Amada Yui. Elle aurait traversé le vaisseau en cinq minutes, sur-armée et déchainée, et l’affaire aurait été réglée.
Cependant, Kazuya ne pouvait, premièrement, se permettre de perdre sa pilote surdouée et deuxièmement, ce vaisseau l’intriguait au plus haut point. Aucun nom, aucune construction reconnaissable ne pouvait l’identifier comme appartenant à une Ethnie ou une autre. Un vrai mystère. Aucun signe de vie. Aucun signe extérieur d’attaque… mais beaucoup de signes de lutte à l’intérieur. Aucune trace d’êtres humains. Aucun squelette. Un vaisseau sens dessus dessous. Des consoles de commandes noircies par la poudre, des portes enfoncées. L’équipage avait dû être kidnappé ou envoyé directement dans le vide de l’espace. Par qui ? Quand ? Impossible de le savoir.
— Tu trouves de la bouffe ? Ramène-moi du ketchup ! cria Yui dans son oreillette.
— Négatif. Le vaisseau a été vidé de fond en comble avant notre passage.
— Fait chier. On arrive toujours trop tard, entendit Kazuya, suivi d’un soupir de frustration.
— Je crois que je vais rentrer, prévint-il.
— Reste encore un peu et essaie de savoir à qui appartenait ce vaisseau, déclara posément Taika.
— Pourquoi ?
— Tu sais pourquoi.
— Oui, capitaine… répondit Kazuya, d’un air enfantin.
Il entendit Taika raccrocher comme s’il était tout à fait normal de parler ainsi à son capitaine de vaisseau et d’être lui-même appelé capitaine, mais Kazuya ne s’en formalisa pas.On aurait pu penser que son vieil ami n’avait jamais bien compris les systèmes hiérarchiques, trop occupé à apprendre des dizaines de langues courantes et mortes et à retenir les us et coutumes de toutes les Ethnies et des peuples par cœur, mais en réalité, cela faisait tout simplement trop longtemps que le professeur Shigenobu Taika commandait le Sekai autant que lui.
Il continua donc, en faisant attention à ne pas passer à côté de détails qui auraient pu les aider. Trouver un indice, une indication, une écriture. N’importe quoi. Plus facile à dire qu’à faire.
Après avoir presque traversé l’intégralité du vaisseau côté bâbord, Kazuya n’avait toujours rien découvert. Il se dirigea finalement vers la salle de commande en espérant en savoir un peu plus, mais ce qu’il trouva lui confirma ses doutes. Tout avait été saccagé, détruit. Toutes technologies existantes avaient été ravagées. On avait voulu effacer toutes traces de passages des habitants de ce vaisseau. Et celui ou ceux qui avaient fait cela avaient réussi leur coup. Il n’avait plus rien à faire ici. Il n’avait plus qu’à rentrer au bercail. Il se dirigea tranquillement vers la sortie quand son cœur se mit à battre plus fort.
Un bruit. Mais pas un bruit mécanique.
Il fit volte-face précipitamment. Il avait senti quelque chose, il en était sûr. Un frisson lui parcourut le dos jusqu’à la nuque. Il en était certain, il n’était plus seul. Il serra son revolver dans sa main, le souffle court, toutes les idées les plus folles lui traversant l’esprit.
Au croisement d’un couloir, il se retourna vivement vers la droite, prêt à se défendre. Encore un couloir vide. Il baissa lentement son arme, retenant sa respiration. Le même bruit encore. Une présence.
Kazuya parcourut prudemment quelques mètres de couloir, le cœur battant, mais sûr de lui, pour finalement pénétrer dans une immense pièce. La seule du vaisseau étrangement éclairée. Une salle d’embarcation. Vide. Sans navette évidemment. Il fit quelques pas et ne put alors s’empêcher de s’arrêter pour lever les yeux au-dessus de lui, tremblant de stupeur.
Seule cette salle possédait encore la preuve d’une présence ancienne ou actuelle et Kazuya en resta ébahi quelques instants. Ses yeux ne pouvaient se détacher de cette immense fresque peinte du sol au plafond, sur toute la surface de la pièce.
Le motif était irréel, mais du fond de sa mémoire, il en devina le sens. Une forêt. Comme dans ses rêves les plus fous. Une forêt où habitait un monde vivant et luxuriant. Une jungle dans laquelle il se perdit quelques instants.
Et c’est là qu’il le vit.
Du coin de l’œil, Kazuya perçut un mouvement furtif derrière des débris entassés. Il dégaina aussitôt son arme et le pointa vers la forme en mouvement qui se figea dans l’instant.
Le temps s’arrêta.
Un capitaine de vaisseau. Ses yeux rivés droit sur sa cible. La main sûre autour de son revolver. Et un jeune homme. Frêle. Apeuré. Tenant à peine debout. Les bras tremblants le long du corps, et qui relevait gravement les yeux vers lui.
Kazuya ne put que baisser son arme.
Tout simplement désarmé face à ces grands yeux noirs.
Il le fixa, le souffle coupé, pendant ce qui lui sembla être une éternité. Puis comme sorti d’un rêve, Kazuya reprit soudainement ses esprits.
Il s’accroupit lentement comme il l’aurait fait devant une créature sauvage. Le jeune homme dégageait une tension animale. Brute. Prêt à bondir au moindre geste. Alors, avec une extrême lenteur, Kazuya déposa son arme à côté de lui et se remit debout. L’autre ne le quittait pas des yeux, la respiration toujours aussi rapide et désordonnée.
— Je ne veux pas te faire de mal.
Si son interlocuteur le comprit, il ne fit aucun geste pour le montrer.
— Je suis venu chercher de quoi manger, expliqua-t-il calmement.
Ne voyant toujours aucune réaction, Kazuya commença à se demander s’il ne ferait pas mieux de s’en aller. Mais quelque chose l’empêchait de laisser cet être étrange seul sur ce vaisseau désolé.
— Bon, qu’est-ce tu fous ? J’en ai ras le cul de compter les étoiles, s’impatienta Yui qui s’occupait à geindre dans son oreillette.
— Pas maintenant, tu veux, j’ai comme un souci, marmonna Kazuya en retour.
À peine eut-il fini sa phrase que le jeune homme en profita pour partir en courant. Kazuya se précipita vers lui et réussit à l’attraper en lui maintenant fermement le bras. Réflexe fort stupide, car le jeune homme n’eut qu’à le frapper au visage pour se dégager. Kazuya fonça alors sur lui et le bloqua contre un mur. Il le retourna violemment pour pouvoir le regarder en face tandis qu’il continuait à se débattre.
— Arrête ! Je vais ne rien te faire ! Arrête de bouger !
— Vous n’aviez pas le droit !
Stupéfait d’entendre pour la première fois le son de cette voix cassée, Kazuya relâcha légèrement son emprise, mais son prisonnier ne se débattait déjà plus. Les deux hommes se toisèrent quelques instants, Kazuya ne trouva rien à répondre à cette étrange déclaration. Rien ne collait, sa présence impossible sur ce vaisseau fantôme, son accent méconnaissable, et maintenant cette phrase. Il se retrouva une nouvelle fois totalement désemparé.
Mais Kazuya n’eut pas davantage de temps pour se poser de questions que le jeune homme s’effondra à terre, la respiration sifflante. Inconscient.
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Ça donne vraiment envie de lire la suite.
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