Photo
Pour ma part, je rajoute une « épaisseur » par rapport à la toile des peintres. Mais le processus est le même, je suis aussi fidèle, peut-être même davantage, au sujet photographié en le représentant sous différents angles, différentes échelles, qu’en utilisant l’unique point de vue de la photographie classique. Je choisis un point de vue très rapproché pour mettre en valeur une partie qui me semble primordiale chez mon sujet, souvent l’œil qui nous regarde au plus profond de nous-même. Mais cet œil sera joint à une vue plus large du visage pour mieux le faire vibrer par contraste. Il n’y a pas de règle fixée à l’avance, chaque photosculpture, chaque « portrait morcelé » est composé selon ce que le sujet m’inspire.
Ce morcellement et cette part de mystère, se retrouvent également dans ma série des «autoportraits» où, jouant avec le temps, je propose un «effondrement» de mon visage, un autoportrait aux «petits trous» ou d’autres mises en scènes qui symbolisent bien ce chaos inéluctable.